Réponse à l'article "Isaac ou Ismael dans le Coran" 07/09/2010 1. IntroductionUn nouveau site islamophobe vient de voir le jour, il s’appelle aimer-jesus.net sûrement en réponse à aimer-jesus.com. Cependant, ce nouveau site internet dispose d’articles que nous trouvons très médiocres. Aujourd’hui, nous allons analyser un de ces articles ridicules.
2. Réponse à l’accusationIl faut tout d’abord remarquer que le livre de Tabari, “la Chronique”, ainsi que le livre d’Ibn Sa’d ne sont aucunement des références. Le plus drôle est que l’auteur cite un passage de cette chronique où il est dit que TOUS les savants sont d’accord pour dire qu’il s’agit d’Isaac (raa). Puis, il cite le commentaire de Qourtoubi qui dit le contraire quelques lignes plus bas. Puis, vient le Tafsir d’Ibn Kathir ou la manipulation est de taille. En effet, l’auteur n’a pas cité complètement Ibn Kathir, chose que nous allons faire nous même. Citons correctement Ibn Kathir - que l’auteur qualifie de malhonnête ici alors que dans d’autres articles il prétend que c’est le top du top des exégètes (on voit bien que l’auteur change d’avis comme de chemise) - dans son livre “Histoires des Prophètes”: “De nombreux pieux prédécesseurs ont également prétendu qu’il s’agissait d’Ishaq, mais ils ont pris cela - et Allah est le plus savant - de Ka’b al-Ahbar, où des écrits des gens du Livre. Rien d’authentique à ce sujet n’est rapporté de l’infaillible (sws), nous autorisant à délaisser le sens apparent du Coran, et rien dans celui-ci ne permet de comprendre qu’il s’agit de Ishaq. Au contraire, quiconque médite sur le texte constatera qu’il s’agit de Ismael. Et quel bel argument tiré par Muhammad ibn Ka’b al-Quradhi de la Parole d’Allah (swt) : “Nous lui annonçames donc la naissance de Ishaq, et après Ishaq, Ya’qoub.” (Sourate Hud verset 71) Il dit : Comment lui annoncer la naissance de Ishaq, et après lui de Ya’qoub pour ensuite lui ordonner d’immoler Ishaq en bas âge sans qu’il eu d’enfants ? Cela n’est pas possible, car cela contredit la bonne annonce précédente. Et Allah est le plus savant. (...) Parmi ceux dont on a rapporté qu’il s’agissait de Ishaq : Ka’b al-Ahbar, ‘Umar, al-’Abbas, Ibn Mas’oud, Masruq, ‘Ikrimah, Sa’id ibn Jubayr, Mujahid, ‘Ata, as-Sha’bi, Muqatil, ‘Ubayd ibn ‘Umayr, abou Maysarah, Zayd ibn Aslam, ‘AbdAllah ibn Shaqiq, az-Zuhri, al-Qasim, Ibn abi Burdah, Makhul, ‘Uthman ibn Hadir, as-Suddi, al-Hasan, Qatadah, abou al-Hudhayl, Ibn Sabit. C’est également l’avis de Ibn Jarir (at-Tabari), ce qui est étonnant de sa part, et une des deux versions rapportées de Ibn ‘Abbas. Mais ce qui est authentiquement rapporté de Ibn ‘Abbas et de la plupart des Compagnons et successeurs cités est qu’il s’agissait de Isma’el. a) Mudjahid, Sa’id, as-Sha’bi, Yusuf ibn Mihran, ‘Ata et bien d’autres encore rapportent de Ibn ‘Abbas qu’il s’agissait d’Isma’el. b) Ibn Jarir rapporte (...) d’après Ibn ‘Abbas : “Celui qui devait être immolé est Isma’el, mais les juifs prétendent que c’est Ishaq, or ils ont menti.” (Tafsir at-Tabari 10/513). c) ‘Abdallah, le fils de l’Imam Ahmad rapporte que son père a dit : “ Il s’agit de Isma’el”. d) Ibn Abi Hatim a dit pour sa part : “ J’ai interrogé mon père sur celui qui devait être immolé, et il m’a répondu : ce qui est authentique est qu’il s’agit d’Isma’el.” e) Ibn Abi Hatim a également dit : “ On rapporte d’après ‘Ali ibn ‘Umar, Abou Hurayrah, Abu at-Tafayl, Sa’id ibn al-Musayyib, Sa’id ibn Jubayr, al-Hasan, Mujahid, as-Sha’bi, Muhammad ibn Ka’b, Abou Ja’far Muhammad ibn ‘Ali et Abou Salih qu’ils ont dit : “ celui qui devait être immolé est Isma’el.” Al-Baghawi a rapporté les mêmes propos d’après ar-Rabi’ ibn Anas, al-Kilabi et Ibn ‘Amr ibn al-’Ala.”
f) On attribue également cela à Mu’awiyah qui rapporte qu’un homme dit au Messager d’Allah (sws) : “Oh toi le fils des deux immolations.” et le Messager d’Allah (sws) se mit à rire.” (Hadith rapporté par Ibn Jarir at-Tabari (10/514) et al-Hakim, mais il est très faible.) C’est également l’avis de ‘Umar ibn ‘abd al-’Aziz, Muhammad ibn Ishaq ibn Yasar et al-Hasan al-Basri qui disait : “Il n’y a aucun doute à ce sujet.” (...) Et nous avons traité de cette question en détails et en rapportant toutes les preuves et récits ayant attraits à cette question dans notre ouvrage at-Tafsir (Tafsir Ibn Kathir), et la louange revient à Allah. Source : “L’authentique des récits des Prophètes”, Ibn Kathir, Editions Tawbah 2009, Tome 1, p.262-264, avec le Tahqiq (vérification des ahadiths) par le Cheikh al-Albani (rahimoulah) et le Cheikh al-Arna’ut (rahimoulah). Donc selon Ibn Kathir, dans son Tafsir il relate tous ces faits, pourquoi l’auteur de l’article n’a-t-il pas cité en long et en large, le Tafsir d’Ibn Kathir au complet ? N’est-ce pas pour cacher sciemment la vérité que nous venons de montrer ? Quel argument redoutable que celui d’al-Quradhi sur la descendance d’Isaac ! Et le plus authentique est qu’il s’agit d’Isam’el. Qu’y a-t-il d’autre à ajouter après cela concernant ce point ? Peut être une autre remarque issu justement du Tafsir d’Ibn Kathir qui répond à la question principale de l’auteur qui est de savoir : “Où Allah annonce-t-il la naissance d'Ismaël à Abraham ?”, chose qu’il répéta deux fois pour appuyer le fait que cela n’existe nulle part dans le Coran. Voyons voir si cela est véridique. L’auteur n’a même pas compris le Coran si bien qu’il cite la Sourate 37,101-102 et déclare, par la suite, que le Coran ne parle pas d’Isma’el (l’annonce de sa naissance). Il prend ensuite d’autres Sourates qui parlent de l’annonce d’Isaac pour montrer que dans ce passage de la Sourate 37, il s’agit bien d’Isaac et non d’Isma’el. Quelle manipulation textuelle ! Si seulement l’auteur avait regardé quelques versets plus loin au lieu de ne regarder que le bout de son nez, il aurait vu que la réponse est là sous ses yeux au verset 112 de la même Sourate 37 où il est dit : “Puis, nous lui fîmes l’annonce d’Isaac, en tant que Prophète d’entre les justifiés.” (Sourate 37,112) Les versets 101-110 parlent d’Isma’el puisque ce n’est qu’après la grande épreuve de l’immolation que l’annonce d’Isaac apparaît comme il est indiqué ci-dessus avec le “Puis”. Remettons en place les versets 101-112 pour prouver nos dires et que la vérité éclate au grand jour : “Nous lui fîmes donc la bonne annonce d'un garçon (Ismaïl) longanime. Puis quand celui-ci fut en âge de l'accompagner, [Abraham] dit : "Ô mon fils, je me vois en songe en train de t'immoler. Vois donc ce que tu en penses". (Ismaël) dit : "Ô mon cher père, fais ce qui t'es commandé : tu me trouveras, s'il plaît à Allah, du nombre des endurants".Puis quan d tous deux se furent soumis (à l'ordre d'Allah) et qu'il l'eut jeté sur le front, voilà que Nous l'appelâmes "Abraham! Tu as confirmé la vision. C'est ainsi que Nous récompensons les bienfaisants". C'était là certes, l'épreuve manifeste. Et Nous le rançonnâmes d'une immolation généreuse. Et Nous perpétuâmes son renom dans la postérité : "Paix sur Abraham". Ainsi récompensons-Nous les bienfaisants; car il était de Nos serviteurs croyants. Nous lui fîmes également la bonne annonce d'Isaac comme Prophète d'entre les gens vertueux.” (Sourate 37,101-112) La conjonction de coordination dans le texte arabe au verset 112 est “WA” (et) qui signifie “par la suite, puis...” d’où la traduction par “également” qui signifie “ultérieurement”. Tout devient clair maintenant pour ceux qui réfléchissent ! Pour conclure ajoutons ce que nous avions dit, c’est à dire le Tafsir d’Ibn Kathir sur ce point: “Nous lui fîmes l’annonce d’un garçon longanime”. Ce garçon est Isma’el : il est plus grand qu’Isaac, et c’est lui qui devait être immolé. Car Dieu dit ensuite : “Puis (et) nous lui fîmes l’annonce d’Isaac, en tant que Prophète d’entre les justifiés”. Quand les Anges avaient fait l’annonce d’Isaac, ils avaient dit à Abraham : “Nous venons te faire joyeuse annonce d’un garçon doué de connaissance”. Dieu dit également : “Nous lui avions transmis la bonne nouvelle d’Isaac et, après Isaac, Jacob”. Ce qui veut dire qu’ils auront durant leur vie un garçon nommé Isaac qui aura une progéniture. Donc, après cette annonce, Isaac ne pouvait être le jeune garçon qui devait être immolé.” Source : Tafsir Ibn Kathir, Editions Dar al-Kotob al-’Ilmiyah 2003, p.1181 Voilà notre dernier mot sur la question. Wa Allahou a’lem |