Bonsoir Guy,
J'ai
regardé le lien que vous m'avez passé malheureusement je trouve que
Zakariah Boutros n'a pas été très loin dans son analyse, il a oublié
l'essentiel. Cette réponse existe déjà en arabe sur plusieurs sites.
Plusieurs savants ont défié Zakariah Boutros à la télévision comme
Mounqidh As-Saqar mais monsieur Boutros a toujours refusé le débat
publique.
Je
trouve que sur ce coup monsieur Boutrous a été très mauvais joueur, il a
oublié l'essentiel : à savoir que certains compagnons récitaient
certains passages coraniques de façon différentes à l'époque même du
Prophète (sws). Par exemple, nous lisons dans les recueils authentiques
ce qui suit :
Omar Ibn al-Khattab dit dans un hadith : « J’ai
entendu Hisham ibn Hakim réciter la sourate al-Fourqan d’une manière
différente par rapport à la façon de réciter que le Messager d’Allah
(Bénédiction et salut soient sur lui) m’avait apprise. Et j’ai failli me
précipiter à la stopper. Puis je l’ai laissé terminer. Ensuite j’ai
saisi fortement son habit et l’ai amené devant le Messager d’Allah
(bénédiction et salut soient sur lui) et dit : « ô Messager d’Allah !
J’ai entendu celui-ci réciter le Coran d’une manière différente de la
façon que tu m’as appris de le réciter. Le Messager d’Allah
(bénédiction et salut soient sur lui) dit : « Récite ». Et, il a répété la manière de réciter que j’avais entendu. Le Prophète dit : « C’est comme çà qu’il (le Coran) a été révélé ». Ensuite il me dit : « Récite ». Et je l’ai fait. Et il dit : « C’est comme çà qu’il a été révélé. En effet, le Coran a été révélé suivant sept « lettres ». Récitez-le comme vous le pouvez »
Rapporté par al-Boukhari (2287) et par Mouslim (818)
Ibn Abbas rapporte que le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) a dit : «
Djibril m’a appris au début de réciter le Coran suivant une seule
«lettre ». Et puis je l’ai sollicité de façon répétée, et il a porté les
« lettres » à sept »
rapporté par al-Boukhari, (3047) et Mouslim (819)
Ces
7 "ahruf" ou récitation ont été enseigné par la bouche même du Prophète
(sws). Tout le raisonnement de monsieur Boutros s'écroule car le
mensonge disparaît là ou se trouve la vérité et Jésus (as) ne disait-il
pas : "Vous connaitrez la Vérité et la vérité vous affranchira" (Jn 8, 32) ?
Ces
textes suffisent pour montrer que Zakariah Boutros a fait une erreur de
méthodologie, il n'a même pas vu que ces "ahruf" qu'il appelle
frauduleusement "version", ont été enseigné par le Prophète (sws) de SON
VIVANT.
Les points historiques qu'il développe sont faux. As-Souyouti, dans son Itqan fi `ouloum Al Qour'an,
affirme que le Coran a été mis par écrit déjà du temps du Prophète
(salla-Llahou `alayhi wa sallam) mais pas en un seul volume et les
diverses notes et documents ne furent pas mis en ordre. Al Hakim, dans
son Moustadrak,
dit que le Coran fut assemblé trois fois : une fois du vivant du
Prophète (salla-Llahou `alayhi wa sallam), une autre du temps de Abou
Bakr et enfin du temps de `Outhman
Il est
donc complétement faux de dire que le premier à avoir mis le Coran par
écrit fut `Outhman. En réalité, ce dernier n'a fait que continuer sur
des efforts commencés déjà avant la mort du Prophète et qui ont
continué très peu de temps après sa mort.
Pour
ce qui est de la consignation par écrit du Coran du vivant du Prophète
(sws), les exemples sont nombreux. Citons par
exemple le récit de la conversion de `Oumar :
« Un
jour, alors que le Prophète — paix et bénédictions sur lui — était
réuni avec ses compagnons dans quelque demeure, `Umar apprit cela et
sortit de chez lui, brandissant son épée, porté par la colère et
l’ardeur de l’Ignorance [1]. Sur son chemin, il croisa un homme de sa
tribu, du nom de Nu`aym Ibn An-Nahâm, qui avait embrassé l’Islam
secrètement. Ce dernier s’enquit : «
Où vas-tu, `Umar ? » Il rétorqua : « Je veux voir Muhammad, celui qui a
divisé Quraysh, s’est moqué de ses idéaux, a critiqué sa religion et a
injurié ses divinités, pour le tuer. » Nu`aym lui répondit : « Par
Allâh, `Umar, tu es tombé sur la tête… Penses-tu que le clan des Banû
`Abd Manâf t’épargnera si jamais tu tues Muhammad ?! Ne retournerais-tu
pas plutôt chez toi pour redresser les tiens ? » Et `Umar de s’exclamer
: « Les miens ? Qu’ont-ils ? » Nu`aym dit : « Ta sœur, Fâtimah Bint
Al-Khattâb et son époux, Sa`îd Ibn Zayd Ibn `Amr [2] — ton cousin — par
Dieu, tous deux ont embrassé l’Islam et suivi Muhammad dans sa
religion. Occupe-toi d’eux plutôt… »
`Umar rebroussa chemin et
se dirigea vers la maison de sa sœur qui, en compagnie de son époux,
recevait Khabbâb Ibn Al-Aratt qui leur faisait réciter la sourate Taha à
partir d’un parchemin. Lorsque `Umar s’approcha de la maison et qu’ils
sentirent sa présence, Khabbâb se trouva une cachette et Fâtimah s’empressa de cacher le parchemin. `Umar entra et, sur un ton inquisiteur, questionna : «
Qu’étaient ces murmures que j’ai entendus ? » Elle lui dit que ce
n’était rien. Mais `Umar insista : « Si ! Par Allâh, j’ai appris que
vous aviez suivi Muhammad dans sa religion ! » Il s’en prit alors à son
cousin Sa`îd, mais Fâtimah s’interposa entre lui et son époux. `Umar
lui porta un coup qui fit couler le sang de son visage. C’est alors que
les deux époux se révoltèrent en avouant : « Oui, nous avons embrassé
l’Islam et nous croyons en Dieu et en Son Messager. Agis donc comme bon
te semble ! » À la vue du sang de sa sœur, `Umar, confus, fut saisi de
regret et lui demanda avec douceur : « Donne-moi ce parchemin que vous lisiez, que je vois ce que Muhammad prêche… » Elle lui dit : « Mais nous craignions que tu l’abîmes. »
Il jura de le lui rendre. Elle lui dit qu’il était toujours païen et que seuls les gens purifiés étaient en droit de toucher ce parchemin. `Umar prit un bain et saisit le parchemin que lui tendit sa sœur.
Il lut le début de la sourate Taha et dit : « Que ces paroles sont belles et nobles ! » [...]»
Bien mieux, le Prophète (sws) lui-même a demandé à mettre le Coran par écrit.
Al Boukhari rapporte dans son Sahih que Bara' a dit :
«Quand fut révélé le verset «Ne
sont pas égaux ceux des croyants qui restent chez eux - sauf ceux qui
ont quelques infirmité - et ceux qui luttent corps et biens dans le
sentier d'Allah. Allah donne à ceux qui luttent corps et biens un grade
d'excellence sur ceux qui restent chez eux. Et à chacun Allah a promis
la meilleure récompense; et Allah a mis les combattants au-dessus des
non combattants en leur accordant une rétribution immense» (4/95) le Prophète (salla-Llahou `alayhi wa sallam) dit : «Appelle-moi Zayd ; qu'il apporte la planchette, l'écritoire et l'omoplate – ou selon une variante – l'omoplate et l'écritoire». Puis le Prophète (salla-Llahou `alayhi wa sallam) me dit : «Ecris : «Ne sont pas égaux ceux des croyants [...]»»
D'autre part, le Pr Hamidullah rapporte dans Sahifa Hammam ibn Mounabbih
que le matériel sur lequel la Révélation avait été écrite était gardée
dans la maison du Prophète (sws).
Et
pour enfoncer le clou concernant le fait que le Coran a bien été sous
forme écrite du temps du Prophète (salla-Llahou `alayhi wa sallam),
Mouslim rapporte d'après Ibn `Oumar :
« [...]Le Messager d'Allah (sws) dit : « Ne prends pas le Coran avec toi en voyage, car je crains qu'il ne tombe entre les mains de l'ennemi » »
Citons
encore ce hadith rapporté par Al Boukhari selon lequel Ibn `Oumar a
dit que l'Envoyé d'Allah (sws) interdit d'emporter le Coran dans un
voyage en pays
ennemi
Or
nous savons bien que le Prophète (sws) et
les Compagnons allèrent en pays ennemi alors qu'ils avaient le Coran en
tête, il ne peut donc s'agir ici que de Coran écrit.
Continuons à rapporter quelques paroles à ce sujet. Zayd a dit, dans une parole rapportée par As-Souyouti dans Itqan fi `ouloum al Qour'an :
« On avait l'habitude de compiler le Coran sur des morceaux de parchemin en présence du Prophète (salla-Llahou `alayhi wa sallam) »
Et
`Outhman a dit que lorsque quelque chose lui était révélé, le Prophète
(sws) appelait quelqu'un parmi ceux qui
avaient l'habitude d'écrire pour lui et lui disait : « Place ces versets dans la sourate où ceci et cela est mentionné »
De
plus, les données historiques nous informent que chaque fois que le
Prophète (sws) avait une révélation, il la
récitait devant l'assemblée des hommes, puis l'assemblée des femmes. Il appelait alors un de ses scribes et lui dictait ce qui lui avait été révélé.
Une fois que le scribe avait copié, le Prophète (sws) lui demandait de lire ce qu'il avait noté afin de corriger
des fautes éventuelles de copistes (voir Al Haythami, Majma` zawâd`id ainsi que Ibn Ishaq, Maghâzi)
Voilà
en ce qui concerne les "versions" du Coran. Il n'existe qu'un seul
Coran mais plusieurs lectures différentes et elles ont été enseignées
par le Prophète (sws) même. Donc Zakariah Boutros se trompe lourdement
sur cette question.
Par ailleurs, il confond la Copie
de Outhmane (et non le Coran DE Outhmane) avec la récitation de
Qaloune... C'est de l'ignorance pure et simple parce que la récitation
Qaloune est basée sur le manuscrit de Outhmane !!!
Que
Dieu vous guide dans le droit chemin, le chemin de Ses Prophètes et Ses
Messagers et non le chemin de ceux qui prennent pour divinité des
créatures.
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