Bonjour Guy,
Le 13 décembre 2010 11:12, Abbé Guy Pagès <abbepages@gmail.com> a écrit :
Cher Salik,
Ne trouvez-vous pas étonnant que Dieu ait fait descendre un livre en
petits morceaux dont la composition soit ensuite laissée à la liberté du
calife qui voudra bien les assembler ?
Votre
question présuppose que vous n'avez pas lu entièrement le texte
coranique. Le Coran n'est pas un livre en papier descendu du ciel, mais
c'est une lecture préservée dans les cœurs. Et ainsi, celui qui veut
s'en rappeler peut le mettre par écrit. Les preuves coraniques sont les
suivantes :
Même si Nous avions fait descendre sur toi (Muhammad)
un Livre en
papier qu'ils pouvaient toucher de leurs mains, ceux qui ne croient
pas
auraient certainement dit : «Ce n'est que de la magie évidente
! » Coran 6, 7
De même :
Il [le Coran] consiste plutôt en des versets évidents,
(préservés) dans les poitrines de
ceux à qui le savoir a été donné.
Et seuls les injustes renient Nos versets.
Coran 29, 49
Et si le Coran est descendu par fragment sur 23 ans c'est pour qu'il soit retenu par coeur :
Et c'est en toute vérité que Nous
l'avons fait descendre (le Coran), et avec la
vérité il est descendu, et Nous t'avons envoyé
qu'en annonciateur et avertisseur.
(Nous avons fait descendre) un Coran que Nous
avons fragmenté, pour que tu le lises
lentement aux gens. Et Nous l'avons fait descendre graduellement.
Coran 17-105-106
Et
ceux qui veulent le préserver, peuvent le regrouper dans des feuillets.
Il n'y a donc pas de contradiction à ce que les Califes, et notamment
Abou Bakr (ra) le premier, aient décidé de regrouper les feuillets sous
un seul corpus. D'ailleurs,Dieu dit dans le Coran :
En vérité c'est Nous qui avons fait
descendre le Coran, et c'est Nous qui en sommes
gardien. Coran 15, 9
Ainsi,
Dieu a préservé le texte coranique et la promesse est vérifiable
aujourd'hui. Partout dans le monde, les musulmans récitent le même
texte. Des "porteurs du Coran" on en trouve de tous les âges, des plus
petits (5ans) jusqu'aux plus vieux (95 ans). Tous connaissent le texte
par cœur, qu'ils comprennent l'arabe ou non. C'est un miracle vérifiable
chaque jour partout dans le monde car Dieu a facilité l'apprentissage
de Son Livre Sacré :
En effet, Nous avons rendu le Coran facile pour
la médiation . Y a-t-il quelqu'un pour réfléchir
? Coran 54, 17
Les
preuves de la préservation du Coran sont innombrables, il vous suffit
de demander à un Indien ou à un Africain de vous réciter le Texte Sacré,
et vous vous rendrez compte du miracle.
Les Califes bien-guidés n'ont donc pas agi contrairement aux
instructions divines, mais Dieu les a inspiré de préserver le Texte de
cette manière en ne retenant qu'un seul Harf (lettre ou lecture comme je
vous l'ai expliqué lors de mon précédent mail) afin de préserver la
communauté des divergences textuelles, comme celles qu'on retrouve chez
les gens du Livre.
Le 13 décembre 2010 11:12, Abbé Guy Pagès <abbepages@gmail.com> a écrit :
Le hadith qui dit qu'il y a sept lectures d'un même verset n'est-il pas
comme par hasard le bien-venu pour légitimer au nom d'Allah les
contradictions inhérentes au mode de transmission de la dite révélation,
livrée au hasard des reconstitutions et de la fidélité des mémoires,
comme de l'appétit des chèvres ainsi que le révèle Aicha au sujet du
verset relatif à la lapidation ?
Non,
et si on veut être honnête le Coran est le texte le plus authentique de
l'époque appris par cœur de génération en génération. Son authenticité
est donc plus grande que les hadiths parce qu'il n'y a pas de doute sur
sa provenance. La question que je me pose est la suivante : pourquoi
utilisez des hadiths dont l'authenticité est plus faible pour remettre
en cause un texte beaucoup plus authentique ? Quand on prend du recul,
on se rend compte que votre démarche n'est pas logique.
Quoi qu'il en soit, le hadith de Aicha (ra) est authentique, mais il
est mal compris de votre part. Ce hadith indique que le texte coranique
comportait un tel verset avant qu'il ne soit abrogé par Dieu. Nulle
part Aicha (raa) n'indique que ce verset devait être réintégré au sein
du corpus coranique. Et la preuve est que les copies uthmaniennes ne le
contiennent pas. Le troisième Calife, n'a donc rien retranché du texte,
ni même rien ajouté.
Le hadith de Aicha (raa) de même que celui de 'Umar (raa) est très
mal compris par certains orientalistes. Si les compilateurs tels que
al-Boukhârî ou Mouslim ont rapporté de tels hadiths c'est par un souci
d'historicité. Il est évident que pour ces deux imâms que le texte
coranique est complet et que ces hadiths ne sauraient remettre en cause
l'intégrité du texte. Bien au contraire, les hadiths nous renseignent
sur les versets abrogés de la récitation coranique, abrogé du vivant
même du Prophète (sws). Si Aicha (raa) avait une trace manuscrite de ce
verset, il est évident que ce n'est pas une preuve ultime sur le fait
qu'il devait être encore récité.
Par ailleurs, il y avait des centaines de personnes connaissant le Coran
à l'époque de Uthmane (raa), ne pouvaient-ils pas se rappeler de ce
verset ?! Soutenir votre position soulève plus de problèmes qu'elle n'en
résout. Les 'Ulémas (savants) ont montré que ces hadiths parlent des
versets abrogés textuellement, c'est-à-dire de la récitation coranique.
Je vous invite à lire cet article :
http://blog.decouvrirlislam.net/Home/islam/coran/reponse-a-facealislam-le-miracle-de-la-preservation-du-coran
Le 13 décembre 2010 11:12, Abbé Guy Pagès <abbepages@gmail.com> a écrit :
Ne trouvez pas que l'autorité d'Allah est facilement mise à contribution
pour arranger les situations embarrassantes, comme ce fut le cas, par
exemple, pour justifier la concupiscence de Mahomet pour sa belle-fille
Zaynab (Coran 33.37) ?
Pour commencer, Zaynab (raa) n'a jamais été la belle fille de Muhammad (sws) parce que :
Muhammad n'a jamais été le père
de l'un de vos hommes , mais le Messager
d'Allah et le dernier des
prophètes Coran 33, 40
Par
conséquent Zayd (raa), l'ex-mari de Zaynab, n'est tout simplement pas
le fils du prophète (sws) selon le texte coranique, l'Ultime Parole de
Dieu. La notion de "fils adoptif" en Islam, n'est pas la même que celle
que vous avait ici en occident.
Premièrement, il n'existe aucun lien de sang entre le fils
adoptif et celui qui l'adopte, scientifiquement parlant il est absurde
d'interdire à l'un ou à l'autre de se marier avec la conjointe de
l'autre en cas de divorce.
Deuxièmement, ce mariage a été fait pour définir les règles
d'adoption tels qu'elles sont définies dans la religion de Dieu : c'est
une injustice d'appeler le fils adoptif par un autre nom que le sien.
Dans la même sourate ou est traitée la question de ce mariage aux
versets 4 et 5 nous lisons :
Allah n'a pas placé à l'homme deux
coeurs dans sa poitrine. Il n'a point assimilé
à vos mères vos épouses [à qui vous
dites en les répudiant]: «Tu es [aussi illicite]
pour
moi que le dos de ma mère ». Il n'a point fait de vos enfants
adoptifs vos propres enfants. Ce sont des
propos [qui sortent] de votre bouche. Mais Allah dit la vérité
et c'est Lui qui met [l'homme]
dans la bonne direction. Appelez-les du nom de leurs pères : c' est
plus équitable devant Allah. Mais si vous
ne connaissez pas leurs pères, alors considérez-les
comme vos frères en religion ou vos
alliés. Nul blâme sur vous pour ce que vous faites
par erreur, mais (vous serez blâmés pour)
ce que vos coeurs font délibérément. Allah,
cependant, est Pardonneur et Miséricordieux. Coran 33, 4-5
Le
Coran met un accent sur le respect de la pureté filiale afin qu'il n'y
ait pas de confusion possible lors de l'héritage. Quand on a compris
tout cela, on ne pose plus ce genre de questions absurdes sur ce
mariage.
Troisièmement, et afin d'être plus complet sur ce mariage,
Zaynab (raa) était la cousine du Prophète (sws), son mariage avec ce
dernier intervient avant l'imposition du voile (que Paul reconnait au
passage). Zaynab (raa) s'était proposée en mariage au prophète (sws),
mais celui-ci a catégoriquement refusé. Il aurait pu se marier avec elle
bien avant que Zayd ne l'eut épousé, le voile n'étant pas une
obligation à cette époque : il savait donc à quoi elle ressemblait.
Quoi qu'il en soit, le prophète (sws) a demandé à Zaynab d'épouser Zayd
parce qu'il était un affranchi et il voulait "casser" les classes
sociales. En effet, Zayd étant un affranchi, dans la conception de
l'époque, cela voulait dire qu'il était de condition inférieure à ceux
qui sont nés libres. Ainsi, le prophète (sws) a montré qu'un affranchi
pouvait épouser une femme libre et qu'il n'y avait pas de mal à cela.
Malheureusement, ce mariage n'avait pas duré car les relations entre
Zayd et Zaynab n'étaient pas bonnes. Le Coran dit ceci
Quand tu disais à celui qu'Allah avait comblé
de bienfaits, tout comme toi-même
l'avais comblé : «Garde pour toi ton épouse
et crains Allah», et tu cachais en ton âme ce
qu'Allah allait rendre public. Tu craignais les gens, et c'est
Allah qui est plus digne de ta
crainte. Puis quand Zayd eût cessé toute relation
avec elle, Nous te la fîmes épouser, afin
qu'il n'y ait aucun empêchement pour les croyants d'épouser
les femmes de leurs fils adoptifs,
quand ceux-ci cessent toute relation avec elles. Le commandement
d'Allah doit être exécuté Coran 33, 37
Dieu
avait montré en songe au Prophète (sws) qu'il allait épouser Zaynab,
choqué de cela, il est allé voir Zayd pour lui dire : "GARDE POUR TOI
TON ÉPOUSE ET CRAINS ALLAH", c'est-à-dire qu'il a tout fait pour
retarder cette échéance. Le texte coranique est clair, et la raison de
ce mariage est même donnée dans ce verset. Ce verset vient réformer la
coutume familiale, celle qui, en assimilant l'adoption à la filiation
naturelle, interdisait le mariage d'une femme avec le père de son ancien
époux. La coutume de l'adoption était ainsi annulée d'une manière
pratique chez les musulmans, la personne du Prophète (sws) lui-même
ayant été utilisée pour faire valoir cette nouvelle législation.
Le 13 décembre 2010 11:12, Abbé Guy Pagès <abbepages@gmail.com> a écrit :
Je connais seulement le deuxième site, non le premier.
La
question de l'historicité du prophète (sws) n'est même pas sujet à un
débat tellement les preuves sont innombrables mon cher Guy. La tradition
islamique est bien plus rigoureuse que la tradition chrétienne. Si on
appliquait les méthodes drastiques d'authentification des hadiths à la
Bible - que vous considérez comme étant la Parole de Dieu - il n'en
resterait strictement rien. D'un point de vue purement historique, nos
hadiths sont plus authentiques que toute la Bible.
Avant de vous répondre sur cette question de l'historicité de
Muhammad (sws) - le sceau des prophètes - prophétisé également par Jésus
(as), par Moise (as) ainsi que par les prophètes de l'ancien testament
et qui est venu en concrétisant ainsi la promesse faite à Abraham (as)
par son fils Ismaël (as), j'aimerai que vous reconsidériez ma
proposition : Avez-vous réfléchi quant à notre probable rencontre ?
J'attends toujours votre réponse. J'accepte l'idée d'un débat filmé
comme vous l'aviez souhaité.
Bonne journée
Salik,
du collectif al-haniffiyah
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